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Open Anniversary letter to French P



Subject: Open Anniversary letter to French Prime Minister

LETTRE OUVERTE A PREMIER MINISTRE MON ALAIN JUPPE A L'OCCASION DE 
L'ANNIVERSAIRE DE DAW AUNG SAN SUU KYI EN BIRMANIE

Premier Ministre Monsieur  Alain JUPPE 
Hotel Matignon
58, rue Varenne
Paris 75007 						June 19, 1996 

Monsieur Premier Ministre Alain JUPPE, 

Aujourd'hui, le 19 juin 1996, est le jour d'anniversaire de Daw Aung San 
Suu Kyi, la leader de l'opposition démocratique en Birmanie.

Le gouvernement militaire birman continue ses efforts pour museler les 
militants de l'opposition, qui se voient menacer de lourdes peines 
d'emprisonnement. Rangoon durcit son arsenal répressif contre 
l'opposition avec des mesures qui visent le prix Nobel,  Daw Aung San Suu 
Kyi.

Ces nouvelles décisions de la junte, annoncées par les médias début juin, 
visent la leader de l'opposition,  Daw Aung San Suu Kyi, et son parti, la 
Ligue national pour la démocratie (LND).

Un décret, rendu public par le gouvernement de Rangoon, menace de peines 
allant jusqu'à vingt ans de prison toute personne qui 's'opposerait au 
processus de rédaction de la nouvelle constitution national'. 

La rédaction de la nouvelle constitution a été confiée par le pouvoir, il 
y a trois ans déjà, à une "convention nationale" composée de délégués, 
triés sur le volet.

Le décret interdit en outre à quiconque, en nom propre ou au  nom d'une 
organisation, de critiquer et de troubler les politiques mises en oeuvre 
par le Conseil de restauration de la loi et de l'ordre (Slorc, sigle 
désignant la junte au pouvoir).

 Il prohibe toute action pouvant affecter 'la paix, la stabilité et la 
solidarité de la nationa'. Il interdit aussi tout ce qui pourrait 'créer 
des malentendus' au sujet de la 'convention nationale'.  

Le projet constitutionnel auquel s'attelle la 'convention nationale' 
désignée par les militaires vise à octroyer à la junte la plupart des 
pouvoirs, tout en amnistiant les responsables de la répression sanglante 
du mouvement étudiant de 1988. Ce à quoi s'oppose la LND, vainquez des 
élections de 1990. Ces élections furent aussitôt annulées par la junte, 
qui emprisonna pendant plusieurs années la plupart de députés élus de la 
LND.

Assignée à résidence depuis lors, Aung San Suu Kyi a été remise en 
liberté en juillet 1995. En mai dernier, la leader de l'opposition a 
tenté de réunir les députés de son parti élus six ans plus tôt. La junte 
a réagi en arrêtant 262 d'entre eux. 154 ont depuis été envoyés à Insein, 
une prison connue pour être un centre de torture, selon la presse 
thaïlandaise. 

Encore, quelques soixante-dix personnes restent toujours en prison, parmi 
eux , l'assistant de Daw Aung San Suu Ky, - U Win Htein.

Un autre décret rendu public par la radio donne au ministère de 
l'Intérieur le pouvoir d'interdire toute organisation dont les activités 
" affectent de manière négative l'intérêt national ", ou qui viole les 
lois limitant les rassemblements, et d'en incarcérer les membres. 

Il s'agit d'une 'feu verte' pour la dissolution de la LND, qui organise 
des meetings chaque samedi regroupant jusqu'à 10 000 partisans devant le 
domicile de Aung San Suu Kyi de tenir un nouveau rassemblement chaque 
samedi.

Celle-ci semble néanmoins déterminée à ne pas se plier aux injonctions 
des militaires.

En tout espérance que vous puissiez agir maintenant pour la liberté des 
personnes de LND, et pour la Paix et la Raison,

Dawn Star,
Euro-Burmanet
Paris, France

Source: Libération (RF), Reuter, AFP,
EURO-BURMANET
http://www-uvi.eunet.fr/asia/euro-burma
DEBATE TOTAL
http://www-uvi.eunet.fr/asia/euro-burma/total