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French text /AFP Hostages



vendredi 1 octobre 1999, 13h01

Prise d'otages à l'ambassade de Birmanie à
Bangkok

BANGKOK, 1er oct (AFP) - Un commando de dissidents birmans a monté
vendredi une spectaculaire attaque contre l'ambassade de Birmanie à
Bangkok et retenait en otages
au moins treize membres du personnel diplomatique.

Les assaillants, au nombre d'une douzaine, ont exigé l'ouverture de
négociations politiques entre la
junte militaire au pouvoir à Rangoun et l'opposition dirigée par le prix
Nobel de la Paix, Mme Aung
San Suu Kyi.

Il réclament également "la libération immédiate et inconditionnelle de
tous les prisonniers politiques"
en Birmanie, selon un communiqué obtenu par l'AFP.

Les preneurs d'otages affirment que leurs prisonniers sont sains et
saufs mais se déclarent "prêts à
mourir" s'ils n'obtiennent pas satisfaction.

Des négociations se sont ouvertes en fin d'après-midi entre le commando
et deux représentants d'un
groupe d'étudiants birmans réfugiés en Thaïlande, dans un camp proche de
la frontière birmane.

Les assaillants ont hissé les couleurs de l'opposition démocratique
birmane --un paon d'or sur fond
rouge-- à la place du drapeau officiel dans les jardins de l'ambassade.

Leur groupe --qui se baptise les "Victorieux Guerriers Etudiants
Birmans"-- a investi le bâtiment,
situé en plein centre-ville, peu avant midi (05H00 GMT).

Au moins une dizaine de coups de feu sporadiques ont été entendus dans
le courant de l'après-midi.

Selon la police, le commando est armé de fusils d'assaut AK47 et de
grenades.

L'ambassadeur de Birmanie en Thaïlande, Hla Muaung, ne figure pas parmi
les diplomates
prisonniers. La police thaïlandaise avait annoncé, dans un premier
temps, que l'ambassadeur était
retenu en otage.

"L'ambassadeur de Birmanie n'était pas dans l'ambassade au moment de
l'incident. Il collabore avec
les autorités thaïlandaises pour assurer la libération des otages", a
indiqué un communiqué de
Rangoun.

La femme d'un diplomate coincée à l'intérieur de son appartement, dans
l'enceinte de l'ambassade, a
indiqué par téléphone qu'elle était "inquiète" pour son mari. Les otages
suivent la situation à la
télévision, a-t-elle dit.

Selon le ministère thaïlandais des Affaires étrangères, au moins un
Thaïlandais et un Malaisien
seraient retenus à l'intérieur de l'ambassade.

Visiblement embarrassé, le vice-ministre thaïlandais des Affaires
étrangères, Sukhumbhand
Paribatra, a déploré la prise d'otages, affirmant qu'elle "ternit
l'image de la Thaïlande car nous
sommes tenus d'assurer la sécurité des ambassades et de leurs
personnels".

Plusieurs groupes d'opposition au régime militaire de Rangoun, dont des
mouvements de guérilla
ethniques, sont disséminés le long de la frontière entre la Thaïlande et
la Birmanie.

La principale organisation dissidente en exil, le Front démocratique des
étudiants birmans
(ABSDF), basé à Bangkok, a toutefois catégoriquement nié être impliqué
dans l'opération.

"L'ABSDF n'a pas recours à la violence et nous exhortons toutes les
parties à régler cette affaire
pacifiquement", a déclaré son porte-parole Naing Aung à l'AFP. "Nous
utilisons la Thaïlande
seulement comme une base logistique de notre mouvement", a-t-il assuré.

Des dizaines de policiers, portant des gilets de protection, ont
installé un périmètre de sécurité
autour de l'ambassade. Des tireurs d'élite sont postés sur les toits des
alentours.

Deux personnes, qui seraient des Birmans, ont été interpellées près de
l'ambassade et étaient
interrogées par la police.