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Article 2/Hostages "Commando..."



vendredi 1 octobre 1999, 12h19

FOCUS/Le commando de Bangkok exige des réformes en
Birmanie

Par Sutin Wannabovorn 

BANGKOK, 1er octobre - Le commando armé qui s'est retranché vendredi
avec une vingtaine
d'otages dans l'ambassade de Birmanie à Bangkok a exigé de la junte
militaire au pouvoir à
Rangoon la libération de tous les prisonniers politiques, l'ouverture
d'un dialogue avec l'opposition et
l'institution d'un parlement démocratique. 

Dans un communiqué transmis à la chaîne Asiaworks Television, les
membres du groupe, qui se
présentent comme les "Etudiants guerriers de Birmanie", se disent prêts
à mourir s'ils n'obtiennent
pas gain de cause. 

Les agresseurs, au nombre de douze selon un policier thaïlandais
relâché, retiendraient une vingtaine
de personnes en otages mais pas l'ambassadeur birman, Hla Maung, qui ne
se trouvait pas dans le
bâtiment lorsqu'ils y sont entrés, a affirmé un porte-parole de la junte
birmane. 

"Ils disent qu'ils ont huit fusils d'assaut AK-47 et vingt grenades. Ils
disent qu'ils détiennent vingt
personnes. Mais ils n'ont pas dit quelles étaient leurs revendications",
a ajouté ce policier thaïlandais.

Selon les témoignages, le commando a pénétré peu avant 11h00 (04h00 GMT)
dans l'ambassade.
Plusieurs rafales d'armes automatiques ont été entendues mais les
ravisseurs affirment dans leur
communiqué qu'ils n'ont "pour le moment tué personne". 

Ils se disent également prêts à négocier avec les autorités
thaïlandaises. 

Quelque 300 policiers dont les membres d'une unité spéciale des forces
antiterroristes ont été
déployés sur place mais le chef de la police de Bangkok, le général
Jongrak Juchanon, a ordonné à
ses hommes de ne pas faire feu. 

"J'ai demandé à mes hommes de ne pas tirer parce que nous avons appris
que les agresseurs sont
fortement armés à l'intérieur de l'ambassade et nous essayons de
découvrir ce qu'ils veulent et de
négocier avec eux", a-t-il dit à la presse. 

La police a établi une cellule de crise à proximité immédiate de
l'ambassade, dans le centre de
Bangkok, et les opérations sont dirigées en personne par le ministre de
l'Intérieur, Sanan
Kachornprasart. 



Les élections de 1990 



Le Premier ministre, Chuan Leekpai, a indiqué qu'il suivait étroitement
les développements de la
situation. 

De nombreux étudiants birmans se sont exilés en Thaïlande après l'échec
du soulèvement démocrate
de 1988, écrasé par la junte militaire au prix de plusieurs milliers de
morts. 

La principale organisation étudiante en exil à Bangkok, le Front
démocratique uni des étudiants
birmans (ABSDF), a démenti toute implication dans cette opération
commando dont elle s'est
désolidarisée. "Nous ne savons pas précisément qui ils sont, mais nous
ne sommes pas impliqués
dans cette affaire, nous ne voulons pas soutenir des actions
terroristes", a déclaré le vice-président
du mouvement, Moe Thee Zun. 

Dans son communiqué, le commando affirme n'avoir aucun lien avec les
organisations étudiantes
birmanes présentes en Thaïlande, pas plus qu'avec l'opposition birmane
ou les groupes de pression
étrangers. 

Il apporte en revanche son soutien au projet de commission parlementaire
présenté l'an passé par la
Ligue nationale pour la démocratie (LND), principale formation de
l'opposition birmane dirigée par
la prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi. 

L'initiative consiste à réunir une commission qui représenterait le
Parlement élu en 1990 aux termes
d'élections que l'opposition avait remporté mais qui n'ont jamais été
reconnues par la junte. Les
militaires ont refusé. /HPA 

REUTERS