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Major Hit: French Finance Minister



Subject: Major Hit: French Finance Minister in Court Inquirty, Big shakeup

One of the most illustrious and scheming lawyers of the socialist party,
after Roland Dumas, now DSK, and he's in trouble as is the socialist
government here, both of which backed the Total Fina Elf takeover deal,
which still has to be approved by the European Court mid February. Maybe
there is still time to stop it yet. They should if they do it right.
Dont hold your breath. 

But DSK now has his head on the guillotine block.

                                        Par FABRICE TASSEL 

                                 Le samedi 30 et dimanche 31 octobre
1999




   Strauss-Kahn, veille
       d'examen

   DSK devrait être mis
  en examen avant fin
  novembre
   Matignon ne répond
  pas
   Le temps des
  explications
   Quand DSK
  expliquait sa mission
  pour la Mnef
  Le réquisitoire
  supplétif
  délivré jeudi aux juges
  d'instruction pour qu'ils
  puissent enquêter sur
  le cas de DSK est un
  acte de procédure
  classique, justifié par
  un fait nouveau apparu
  au cours de l'enquête:
  en l'espèce, l'audition
  de Philippe
  Plantagenest, mettant
  en cause le ministre
  des Finances. 

  Le code de
  procédure
  pénale (article 82)
  prévoit qu'à tout
  moment de l'instruction
  le procureur de la
  République peut, par
  cet acte (qui s'ajoute à
  son réquisitoire
  introductif, du début
  de l'instruction),
  «requérir du
  magistrat instructeur
  tous actes lui
  paraissant utiles à la
  manifestation de la
  vérité et toutes
  mesures de sûreté
  nécessaires». 

                       
                            e parquet de Paris a donné jeudi son feu
vert à l'ouverture de
                            poursuites pour «faux et usage de faux» à
l'encontre de
                       Dominique Strauss-Kahn et Olivier Spithakis. Ce
réquisitoire
                       supplétif concerne la lettre confiant à l'actuel
ministre de l'Economie
                       la mission d'avocat-conseil auprès de la Mnef,
lettre qui, selon un
                       ancien cadre de la mutuelle étudiante, serait un
faux antidaté, destiné
                       à justifier cette mission rétribuée 600000F en
1997. La mise en
                       examen du ministre, inéluctable, devrait, selon
nos informations,
                       intervenir avant la fin novembre. 

                       C'est jeudi, vers 18h30, qu'un premier
rendez-vous s'est affiché sur
                       le calendrier judiciaire du ministre de
l'Economie et des finances,
                       Dominique Strauss-Kahn. A ce moment, le parquet
de Paris a
                       délivré aux deux juges chargés de l'instruction
de la Mnef un
                       réquisitoire supplétif pour «faux et usage de
faux» contre Dominique
                       Strauss-Kahn et Olivier Spithakis, l'ancien
directeur de la Mnef, mis
                       en examen et placé en détention provisoire jeudi
peu avant minuit,
                       «et tous autres». Techniquement, ce réquisitoire
supplétif permet
                       aux juges d'étudier sur pièces la réalité de la
prestation de DSK
                       comme avocat d'affaires pour la mutuelle. De
source judiciaire, la
                       mise en examen du patron de Bercy est désormais
considérée
                       comme «inéluctable» et devrait intervenir avant
la fin novembre.
                       Selon le code de procédure pénale, la mise en
examen permet à
                       une personne mise en cause d'accéder au dossier.
Dès lors
                       s'engagera un débat, lui aussi inévitable, sur le
maintien de
                       Dominique Strauss-Kahn au gouvernement, sur fond
de
                       «jurisprudence Balladur». 

                       Ce rebondissement, qui va provoquer la première
mise en cause
                       judiciaire d'un membre du gouvernement Jospin,
suit les
                       déclarations de Philippe Plantagenest (Libération
d'hier). Le 14
                       octobre, cet ancien directeur de la Mnef est
interrogé dans le
                       bureau des juges comme témoin dans l'un des
volets de l'affaire où il
                       n'est pas concerné. Les magistrats demandent à
l'avocat et à la
                       greffière de quitter la pièce. Plantagenest
raconte alors que, sur
                       ordre d'Olivier Spithakis, il a dû rédiger une
lettre de mission
                       antidatée afin de justifier le travail qu'aurait
effectué Dominique
                       Strauss-Kahn pour la Mnef, à savoir la
négociation de l'entrée de la
                       Compagnie générale des eaux dans l'un des
holdings de la mutuelle,
                       Raspail Participation et Développement (RPD).
Philippe
                       Plantagenest, à l'époque directeur général de
RPD, a également
                       confié aux juges qu'il doutait du montant réel
des honoraires versés
                       à Dominique Strauss-Kahn, qui déclare avoir perçu
603 000
                       francs. Dans le cadre de son premier
procès-verbal, sur les
                       problèmes d'imprimerie, Philippe Plantagenest
s'est contenté de
                       confirmer des éléments qui étaient déjà en
possession des juges. Là,
                       c'est un coup d'éclat. «Planta» est un ancien
militant de l'OCI
                       (Organisation communiste internationaliste), qui
a fait ses classes
                       avec une génération et un homme, Jean-Christophe
Cambadelis. Il
                       est membre du bureau national de l'Unef-ID en
1980. Lorsqu'il sort
                       de l'OCI, en 1986, contrairement à d'autres, il
n'adhère pas au PS.
                       Et se concentre sur son avenir professionnel.
Humour décapant,
                       relations humaines parfois cassantes, très grosse
capacité de travail
                       le définissent alors. A quoi il faut ajouter une
passion pour des
                       questions pointues. L'araméen, par exemple. Après
un passage au
                       sein de l'OTU (Office de tourisme universitaire),
il devient directeur
                       de cabinet d'Olivier Spithakis. Favorable à la
diversification de la
                       mutuelle, il sera DG de RPD. De mauvaises
affaires immobilières,
                       qu'il n'a pas réalisées lui-même, lui vaudront
d'être licencié. Sans un
                       sou. Contrairement à beaucoup d'autres. Il ne
s'attendait
                       probablement pas à occuper un tel rôle dans
l'histoire de la Mnef:
                       celui d'accusateur d'un ministre. 

                       Dominique Strauss-Kahn, qui a annulé un week-end
privé devant
                       ponctuer une visite officielle au Viêt-nam afin
de rallier Paris au plus
                       vite, a démenti «catégoriquement les allégations
prêtées à un
                       ancien cadre de la Mnef». Son avocat, Me Lef
Forster, a expliqué
                       qu'il n'y avait «aucune difficulté par rapport à
cette missive (la
                       lettre de mission qui serait un faux, ndlr),
aucune équivoque»,
                       ajoutant que ce document n'avait qu'un «intérêt
secondaire».
                       L'avocat a de son côté remis aux juges des
documents (projets de
                       protocole d'accord, fax, courriers...) censés
attester du travail fourni
                       par DSK. Ce dernier, qui s'est déjà expliqué sur
le sujet, devra
                       cette fois détailler son travail devant les
juges, qui pourront, par
                       ailleurs, confronter les documents en leur
possession avant d'en tirer
                       les conséquences. 

                       Au terme de cette semaine chargée, les juges
semblent clore la
                       première grande étape de leurs investigations,
avec notamment les
                       mises en cause de personnalités politiques.
Vendredi, le premier
                       secrétaire de la fédération socialiste des
Bouches-du-Rhône,
                       François Bernardini, a été mis en examen pour
«recel de
                       détournement de fonds publics» et laissé libre.
Il est soupçonné
                       d'avoir acheter à un prix très avantageux un
appartement, rue
                       Tiphaine (Paris XVe), grâce à un curieux montage
financier,
                       impliquant Wilson Bihi-Zenou, le conseiller
financier d'Olivier
                       Spithakis, également mis en examen et placé en
détention
                       provisoire. François Bernardini s'est présenté
comme «un élément
                       marginal de l'affaire Mnef»: «il était normal,
même si ce n'est
                       pas agréable, que j'apparaisse dans les
interrogatoires, et je me
                       suis expliqué.» 

                       Enfin, Olivier Spithakis a lui aussi été mis en
examen pour «recel et
                       complicité de détournements de fonds publics» et
écroué. Son
                       avocat, Me Philippe Lemaire, a déposé une demande
de remise en
                       liberté qui sera étudiée la semaine prochaine par
la cour d'appel de
                       Paris. L'ancien patron de la Mnef est, lui,
concerné, par de
                       nombreux volets de l'affaire: des détournements
de fonds, portant
                       sur plusieurs millions de francs, au sein d'Efic,
l'imprimerie de la
                       mutuelle, plusieurs opérations immobilières, sans
oublier des
                       soupçons d'enrichissement personnel via des
versements en liquide
                       ou encore l'utilisation du bateau, le Derya,
propriété de certaines
                       filiales de la Mnef. Mais les juges vont encore
creuser les liens entre
                       la Mnef et la sphère politique. Hier, Me Lemaire
a répété qu'on
                       «essaye de faire de cette affaire une affaire de
financement de
                       parti politique, ce n'est absolument pas le cas
et nous le
                       démontrerons». 

                       La poursuite de l'enquête peut pourtant rejoindre
à nouveau des
                       pistes politiques.